La puanteur expliquée aux ignorants

J'exprimerai ma reconnaissance la plus sincère à tous les gens qui posteront un commentaire à ce message
(ça ressemble à de la prostitution, non ?).

Petit animal joueur ou sale bête dévoreuse d'orteils, les avis divergent assez vite dès lors que l'on adopte une mangouste. Mais avant cela même arrivera toujours la question : que vais-je donner à manger à mon nouveau compagnon ?

La mangouste étant un animal peu courant, voire illégal dans la plus grande partie du monde civilisé, on retrouvera dès lors très peu d'informations à ce sujet. Personnellement je n'ai pas trouvé grand chose, et perdu dans ma brousse, je me voyais mal trouver des croquettes pour chat. Heureusement, ma brave bête m'a vite montré qu'elle pouvait manger un peu tout et n'importe quoi, avec une préférence notable pour ce qui se trouve dans mon assiette, pourvu que j'aie le dos tourné.

Petite liste non-exhaustive :

- araignées
- vers et asticots
- insectes, de préférence pas trop coriaces (évitez les scarabées rhinocéros, ou alors écrasez-les préalablement) et avec une préférence pour les sauterelles et les capricornes (voir photo)
- lézards, batraciens et petits reptiles
- œufs d'oiseau (pas la peine de se fatiguer, rappelez-vous qu'une poule est un oiseau)
- certains fruits (palme...)
- pains, riz, pâtes, tout ce que vous auriez donné à vos poules si on ne vous les avait pas piquées
- ...

Ce n'est pas parce que la mangouste éventre un fruit/animal/paquet de biscuits et étale son contenu dans toute la pièce qu'elle va le manger. Elle a le droit de faire la difficile, après tout.

Lorsqu'on lui présente un œuf (son pêché mignon) il arrive que la mangouste ne puisse pas suffisamment ouvrir la mâchoire pour pouvoir le croquer et lui faire son affaire rapidement. Installez-vous alors confortablement et matez la technique. Si seulement j'avais un œuf d'autruche...

La prochaine fois, j'expliquerai comment j'ai appris à ma mangouste à dire "bon appétit" en trois langues différentes.

… porte des sandales pour qu’on puisse lui mordiller les orteils. C’est du moins l’avis de ma mangouste.

L'autre jour, lors d'une partie de chasse avec ma mangouste (j'aime la voir manger autre chose que mes doigts), il m'est venue une question à propos du "Stratego", ou plutôt d'une des règles fondamentales de ce jeu de société, règle connue de tous mais dont l'origine n'en est pas moins nébuleuse. [NDA: Voilà, on va dire que ça c’est l’intro, qui va donner super envie de lire la suite, allez c’est parti, je raconte].

Or donc, ce jour-là, je regardais Pepper Soup (c'est le nom de ma mangouste) faire ses premières armes sur la terrasse et je me mis à l'imaginer dans un combat à mort, face à un cobra venu investir la maison. Dans ce genre de situation, on est en droit d'espérer que ce soit la mangouste qui gagne - du moins c'est là-dessus que cette espèce fouineuse a fait toute sa réputation, car il est vrai que ça fait bien plus vendeur d'annoncer "si vous m'adoptez, je protègerai votre maison contre les scorpions et les serpents" que "si vous m'adoptez, je viderai votre sac de courses jusqu'à ce que je trouve la boîte de petits beurres que j'éventrerai dans toute la cuisine, et puis j'irai poser ma crotte sur le tapis du salon avant d'aller m'enfermer derrière un tiroir et pleurer jusqu'à ce que vous démontiez l'armoire pour me libérer". C'est sûr. Enfin, dans le cas de Pepper Soup, là sous mes yeux, c'était plutôt des araignées qu'elle dévorait goûlument, ce qui n'est pas si mal, mais je me demandais si elle ferait le poids face à un mamba noir ou un cobra ; cela se jouerait peut-être comme au Stratégo, entre le maréchal et l'espion, le premier qui saute sur l'autre l'emporte, et souvent l'autre ne s'y attend pas, à croire qu'il faisait la sieste et qu'il n'a rien vu venir. En tous cas, j'ai du mal à imaginer Pepper Soup tuer un serpent éveillé, qui bouge et fait "sssss", donc si un jour elle en tue un, ce sera probablement pendant qu’il dort ou par un autre moyen fourbe. Et c'est là que, laissant de côté ma mangouste (de toutes façons, elle est trop jeune pour que je la laisse sortir avec des serpents) mon esprit s'est focalisé sur le stratego et m'est apparue cette question qui m'a turlupiné pendant plusieurs jours : comment se fait-il qu'un maréchal, qui élimine tout le monde sur son passage rien qu'en leur sautant sur la tête (à part les bombes, bien sûr, car il ne faut pas rire non plus) puisse se faire avoir par l'espion, ce petit être insignifiant et au chapeau tellement ridicule que même Jamiroquai n'en voudrait pas ?

Il est de notoriété publique que l'espion du Stratego est fourbe et bien incapable de manier la moindre arme (même pas une toute petite qui ne ferait pas très mal) ce qui explique pourquoi il se fait même avoir par l'éclaireur, qui court vite certes, mais qui est quand même loin d'être une lumière. On imagine donc qu'il doit avoir déniché une histoire infamante à propos de son puissant adversaire, et qu'il s'en sert pour pousser celui-ci au suicide. Cette règle du plus faible qui mange le plus fort est tellement importante dans ce jeu, mais au fond, personne n'a l'air de se demander ce qu'a pu découvrir l'espion pour faire fléchir le maréchal. Moi je me le suis demandé. Et après une longue recherche faisant intervenir mes connaissances en logistique militaire napoléonienne, en probabilité, en cuisine et en éthologie (je passerai sur les détails) j'en suis venu à la conclusion suivante...

L'espion aurait pu évidemment sortir une vieille histoire d'enfance, un traumatisme enfoui très profond dans la mémoire du Maréchal, et c'est vrai que les histoires ne manquent pas à son égard, notamment le surnom de "Bouboule" que lui avaient donné ses camarades moqueurs parce qu'il faisait des boulettes de ses crottes de nez, qu'il conservait ensuite dans une boîte à cigares pour pouvoir les manger avec du miel le dimanche après la messe. Mais non, même s'il y a un rapport indirect, le secret révélé par l'espion est bien plus humiliant que cette sordide histoire nasale.

D'aucuns auront remarqué que dans le monde du Stratego tous les personnages ont des chapeaux ridicules. Cela nous aide à les identifier, mais quand même, ça ne fait pas très sérieux, d'ailleurs si les américains avaient porté les mêmes en envahissant le Vietnam, on se poilerait beaucoup plus en regardant des films comme Platoon ou Apocalypse Now. Enfin soit. Mais dans le cas du Maréchal, qui semble porter le plus beau (ou plus grotesque, selon les avis) de tous les couvres-chefs de son bataillon, il y a un terrible secret ignoré de tous (sauf de l'espion, si vous avez bien suivi) : il ne porte pas de chapeau. Non. Ce que vous voyez, cette grosse mêche blanche, ce sont ses cheveux. Une coupe ridicule, s'il en est, mais à laquelle le maréchal tient beaucoup. Et plutôt que de se voir infliger la coupe règlementaire en ce temps-là (jusqu'au épaules, avec la raie au milieu), il préfère en finir en mangeant des biscottes à l'arsenic (tartinées de beurre à l'ail, car il ne faut pas oublier qu'il apprécie la bonne cuisine).

Voilà voilà

Je viens d'écrire à Jumbo-Tilsit, éditeur du jeu Stratego, afin qu'ils joignent les résultats de mon enquête aux règles du jeu. Je crois qu’ils vont être d’accord, car le Monde a le droit de savoir la vérité, y compris les ignorants qui ne viennent pas boire à la source de connaissance qu’est ce Blog.

Une prochaine fois, j'expliquerai au Monde pourquoi les maisons du Monopoly sont vertes tandis que les hôtels y sont rouges. Apprêtez-vous à ne pas me croire...

(je sais, ce thème lui-même pue déjà pas mal)

Parce que n’importe qui y raconte n’importe quoi dans l’espoir que tout le monde le lise avant de comprendre que ça n’intéresse personne

Parce que les gens qui écrivent des blogs feraient mieux de faire du sport, caresser leur chien ou réviser leur grammaire, bref de trouver une manière plus intéressante et moins pathétique de gaspiller leur temps libre

Parce que la grande majorité des blogs se ressemblent, sont superficiels, regorgent de banalités, d’avis insignifiants et de vulgarité gratuite et parfois inconsciente

Parce que …

Parce que …

Et puis merde, je craque, je jette l’éponge avec l’eau du bain, malgré toutes ces raisons, moi aussi, finalement, je voudrais avoir mon petit blog à moi, un espace où je pourrais faire part au Monde de mes pensées les plus profondes, raconter au Monde (qui serait pendu à mon clavier) mes doutes, mes joies, mes peines et mes réflexions à deux balles, en versant mon fiel sur les méchants et en lançant des pétales de roses sur les gentils…

Alors toi, Monde, qui au détour d'une recherche sur l'odeur de l'urine en est venu à lire ces lignes, tu as bien de la chance car tu vas assister à une mutation de blog (oui mon gars) : adieu les mauvaises odeurs, bienvenue à la joie, la poésie, à mes pensées les plus profondes sur tout et surtout sur n’importe quoi. Vive le bavardage décousu. Vive la critique non-constructive. Vive la mayonnaise sur les frites. Et hop !

Malgré cette révolution (n’ayons pas peur des mots, un vrai bon bloggeur se doit d’être humble comme un ministre) je crois que je ne vais pas changer le nom du blog, car je crois sincèrement que « la puanteur expliquée aux ignorants » fait très commercial (le commun des mortels aimant beaucoup se faire taxer d’ignorance) et que ça finira bien par m’attirer un lecteur - même s’il sent mauvais de la bouche.

Ecrire pour ne rien dire n'a jamais été un problème pour moi. Je sens que la nouvelle vie de ce blog va être splendide...

Ha ben tout de suite, c'est moins bandant, comme question, ça sent le débat du dimanche midi, avec des vieux en costume cravate qui se disputent sur "c'est bien les OGM c'est le progrès et on va nourrir les affamés" et alors les vieux sans cravate mais avec une barbe et des sandales qui disent "mais non vous êtes dingues, les OGM ça pue et ça va tuer tout le monde, y compris les animaux".

Je t'arrête tout de suite (...mais tu peux continuer à lire, si tu as du courage...) , il n'y aura pas de débat. Premièrement parce que je suis le seul à écrire. Deuxièmement parce que je ne porte ni barbe ni cravate. Troisièmement parce que les arguments que je vais avancer pour dire que les OGM puent sont tellement imparables que personne n'oserait prétendre après ça que les OGM sentent bon.

Alors donc les OGM puent, c'est un fait, tout le monde devrait le savoir, entre deux séjours au cachot, José Bové a eu bien le temps d'y penser avant de continuer à en reparler... OGM tu pues. Oui, mais au fait, pourquoi ?

Hé bien :

Parce que les OGM reposent sur une technologie imparfaitement maîtrisée. Je ne vais pas rentrer dans le technique, mais l'endroit où on insère le "nouveau gêne" dans l'ensemble des "gênes originaux" de l'organisme à modifier n'est pas connu à l'avance. Ce qui risque de transformer bien plus l'OGM que ce que l'on voudrait. Du coup, on ne sait pas encore ce qu'impliquera sur notre santé et celle de l'environnement de cultiver et de manger du transgénique.

Parce que les OGM développés actuellement n'ont pas pour but de lutter contre la famine mais plutôt d'obtenir des plantes produisant d'elles-même un insecticide, des plantes résistant à un herbicide total, et des plantes ayant ces deux caractéristiques à la fois. Pas compris ? Ta plante se fait bouffer par une chenille. Plutôt que de devoir pulvériser de l'insecticide pour tuer la chenille, on va faire en sorte que la plante fabrique elle-même l'insecticide, comme ça la chenille ne pourra pas la bouffer. Et puis on va faire des plantes qui résistent bien à un herbicide, comme ça on pourra utiliser cet herbicide en grande quantité sur notre champ, et toutes les mauvaises herbes crèveront, mais pas nos bonnes OGM.

Ces objectifs sont d'autant plus intéressant que les sociétés développant les OGM commercialisent elles-même les herbicides à utiliser (Monsanto et son Round-Up, par exemple).

En attendant, les plantes génétiquement modifiées qui seront capables de pousser en milieu semi-désertique et produire de bonnes graines pour alimenter les gens du Sahel, hé ben c'est pas pour tout de suite, le bénéfice se trouve ailleurs, c'est pas la charité, ici, monsieur.

Parce que les mutations se transmettent, y compris aux mauvaises herbes, qui du coup vont aussi résister à l'herbicide total. Ben on les élimine comment, alors, les mauvaises herbes, à la main ? Et encore, je ne parle pas de risque pour la biodiversité... En fait, aucun assureur au monde n'est prêt à couvrir le risque d'une dissémination des « gênes mutés » dans l'environnement ou dans la chaîne alimentaire, car le coût d'une telle pollution génétique pourraît être astronomique !

Parce que le type d'OGM développés, le transfert de tolérances aux adventices (les mauvaises herbes) et la mutation des prédateurs (insectes, ...) encouragent une utilisation massive de pesticides, qui ont la bonne idée de venir polluer nos rivières et nos nappes phréatiques. Ce n'est pas vraiment recommandable pour notre petite santé et celle de nos cohabitants sur Terre.

Parce que le risque sur la santé est d'autant plus grand qu'il n'y a (pour l'instant) pas ou peu d'évaluation ni de recherche toxicologique obligatoires avant l'homologation d'un nouvel OGM. Rappelons que l'absence de preuve d'un risque sanitaire ne prouve en aucun cas une absence de danger. Vu les précautions d'usage dans bien d'autres secteurs, comment un tel laxisme est-il possible ? Et pourquoi les compagnies d'assurance, dans leur refus de couvrir le risque de dissémination d'OGM, sont-elles les seules à appliquer ce principe de précaution ?

Parce que les OGM reposent sur un principe foireux : une partie de l'énergie que la plante tire du soleil (tu te rappelles de la photosynthèse ?) est utilisée pour synthétiser les pesticides mentionnés plus haut plutôt que pour fabriquer de l'amidon qui grossira ses graines, ce qui fait que les rendements des OGM sont généralement toujours inférieurs à ceux des plantes normales. Pas compris ? Je donne du soleil à ma plante pour qu'elle me fasse de grosses graines. Si ma plante est un OGM, elle va utiliser une partie du soleil pour faire du pesticide, et donc moins de soleil pour les graines, et j'aurai des graines plus petites, cool, j'ai travaillé tout ça et me suis payé des OGM bien chères pour finalement avoir des graines plus petites que ce que j'avais auparavant avec des plantes normales.

Parce qu'il existe une impossible coexistence entre les cultures d'OGM et les cultures traditionnelles et particulièrement les cultures biologiques. Les vecteurs de « contamination » tels que pollen, graines, bactéries du sol, etc. disséminent les OGM au-delà des terres où ils sont cultivés. Or un agriculteur bio ne peut retrouver, dans sa récolte, aucun OGM sous peine de perdre son précieux label « bio ». Le risque économique est réel.

Parce que les sociétés qui développent les OGM ont déposé des brevets sur ces plantes, ce qui induit une mise sous tutelle des agriculteurs qui, même après avoir acheté le grain, ne peuvent en disposer comme ils veulent. En fait, ils n'achètent pas des graines, mais un droit d'utilisation (un peu comme quand vous achetez un logiciel Microsoft), très stricte, de ces graines. Qu'est-ce que ça change ? Hé bien par exemple une clause du contrat pour l'utilisation du colza transgénique de Monsanto stipule que l'agriculteur s'engage à ne récolter aucune repousse spontanée de colza Roundup Ready. Cela n'a l'air de rien, comme ça, mais quand on réalise qu'un agriculteur ne dispose d'aucun moyen de distinguer une pousse de colza transgénique d'une plante de colza 'normale', et qu'une semence de colza peut germer jusqu'à 10 ans après avoir été semée, on comprend qu'une fois qu'on a planté de l'OGM, il est impossible de revenir à une culture traditionnelle. Et en plus, on fait chier ses voisins, comme Percy Schmeizer, dont les cultures « traditionnelles » ont été contaminées par les OGM des champs voisins, et qui a été condamné pour avoir récolté des OGM brevetés dont il ne possédait pas de licence d'exploitation. Il en a coûté plein de pognon à ce « pirate agricole ».

Comme si les contrats vicieux ne suffisaient pas, certains producteurs d'OGM ont voulu augmenter davantage la dépendance des agriculteurs vis-à-vis de leurs produits minables en développant une technologie génétique, surnommée « Terminator », qui rend stériles les graines produites par la plante cultivée. D'où l'obligation d'acheter chaque année de nouvelles graines. Ben voyons !

Bref, c'est clair : OGM ne rime ni avec meilleur rendement, ni avec solution contre la famine, mais plutôt avec gros bénéfices pour les multinationales et gros risques (inassurables) pour la santé et l'environnement. Sans parler de la liberté baffouée de l'agriculteur... Décidément, les OGM ça pue.

Ben oui, ça peut paraître un peu crasse, comme question, mais au fond, pourquoi le pipi pue ? Très intéressé par cette question, mais incapable d'y apporter moi-même une réponse, j'ai interrogé mon ami le Dr Pataraubier :

Hé bien vois-tu, si l'urine a une odeur que d'aucun qualifierait de forte et de désagréable, voire de fortement désagréable ou désagréablement ... enfin bref, si le pipi pue, c'est tout simplement à cause des déchets soufrés et de l'ammoniaque contenue dans l'urée. Tu manges des trucs qui se décomposent dans ton tube digestif, ça va dans le sang et puis vers les cellules, celles-ci font leur boulot (le métabolisme cellulaire, ça s'appelle) et se débarrassent de ce dont elles n'ont pas besoin, entre autres de l'azote sous forme d'urée. Hop, direction les reins, où l'urée est extraite du sang et expédiée vers la vessie. Là, elle se mélange à de l'eau et à quelques autres crasses (du sel, de l'acide urique et de la créatinine) et s'accumule sous forme d'urine avant de pouvoir être expulsée au grand jour.

En fait, l'urine, c'est 95% d'eau (en moyenne). Et ce sont les 5 % restants qui lui donnent une senteur si particulière. Et bon, quant à savoir pourquoi l'ammoniaque et les composés soufrés sentent mauvais, ben c'est comme ça, c'est dans leur nature intrinsèque. Allez-y, demandez à un acide aminé soufré, mettons le méthyl-mercaptan, s'il pue, hé ben il répondra que oui, il pue... et fier, avec ça !

Maintenant, il n'y a pas de fatalité, en étant audacieux, on peut maîtriser les éléments et faire la nique à Dame Nature, qui pour notre pipi voudrait imposer toujours le même remugle.

Hé bien, si tu veux briller en société et que l'on parle de toi comme de celui qui maîtrise l'odeur de sa pisse, tu peux te livrer à des exercices très simples. Pour amplifier la puanteur de tes émissions azotées, rien de tel qu'un bon repas mélangeant asperges, ail, oignon, poissons, épices, etc. Au matin, un bon bol de smacks donnera à ta miction un agréable fumet caramélisé... A toi de jouer afin de composer les fragrances les plus diverses et de surprendre ainsi, par ta créativité, l'infirmière de la visite médicale.

En revanche, si malheureusement tu es hermétique à la poésie olfactive, tu peux également réduire les exhalaisons de ton pipi en mangeant du yoghourt, en buvant de l'eau ou du jus de canneberge (mais faut pouvoir en trouver). Boire de la bière fonctionne aussi, dans la mesure où on en boit dans des quantités un tant soit peu respectables (ce qui n'est pas forcément un problème, hein ?).

Merci beaucoup, Dr Pataraubier !

Allez, promis, la prochaine question sera un peu moins scatologique...

T'es-tu déjà demandé pourquoi ça pue ? Pourquoi le pipi pue, pourquoi rouler en 4x4 en ville ça pue, pourquoi les vieux et les fascistes ils puent ?

Partons sur de bonnes bases, en revenant au tout début du début... De cette époque très lointaine, les Ecrits rapportent ceci : Au commencement, le Grand Barbu créa des choses, dont une partie se faisait déjà remarquer, alors que ça faisait même pas une semaine qu'elles étaient dans la place, oui elles se faisaient remarquer en puant. Voilà. Et donc, très tôt dans l'Histoire, il a fallu s'accorder sur : qu'est-ce que puer ?
Sans me fatiguer à aller chercher un dictionnaire trop loin par rapport à ma chaise, je me dis que messieurs les académiciens (ceux avec les chapeaux dont la Reine Mère ne voudrait même pas mais qui leur procure une infinie sagesse) doivent avoir défini ce verbe comme « sentir très mauvais ». Exemple : ce tas de fumier pue. Mais si on voit un peu plus que les guignols et leurs chapeaux ridicules, on se dit que ce charmant vocable peut aussi être utilisé pour marquer sa répulsion vis-à-vis de quelqu'un ou de quelque chose, répulsion davantage guidée par nos idées propres que par notre odorat. Exemple : ton voisin a des idées qui puent. Et attention, pour les plus doués, on peut même cumuler les deux sens de puer : ton voisin qui est vieux et vote F.N. pue. (remarquons que le verbe puer reste néanmoins au singulier, mon voisin étant le seul à cumuler ces tares – remarquons aussi que ce blog n'a pas d'ambition politique, tu es libre de voter pour des décérébrés si tu en as l'envie).

Bon, maintenant qu'on s'entend sur le sens de puer, c'est tout de suite plus sympa et détendu, là, comme atmosphère. Donc, t'es-tu déjà demandé pourquoi certains trucs puent ? Hé ben, franchement, la plupart des personnes saines d'esprit et normalement constituées ne se posent pas ce genre de question. Ils font juste confiance à leur nez, le caca ça pue, ben oui, c'est pas propre le caca, on aurait pas idée de le mettre en bouche, et les gens font pareillement confiance au bon sens qui gouverne nos esprits et est tendance, le racisme ça pue, ben oui, parce que ne pas aimer les noirs et les arabes c'est pas bien, car ce sont nos frères, même s'ils mangent pas du boudin. Cool, la vie, faut pas trop se poser des questions, sinon on va finir malheureux et fatigué du cerveau. Donc ce qui pue sent mauvais, et c'est dans sa nature intrinsèque de puer, et on le rejette parce que ça pue et qu'on aime pas ça. Et puis ce qui pue pas a bien de la chance de pas puer. C'est vraiment pas compliqué, pas de quoi écrire un troisième paragraphe.

Hé ben non. Moi je ne suis pas d'accord. La puanteur est bien plus complexe. Pourquoi me sens-je obligé de me laver les pieds après avoir fait un jogging alors que je mets volontiers en bouche une bonne tranche de gorgonzola alors qu'ils ont la même odeur (le fromage et mes pieds) ? Et ce n'est qu'un exemple. Finalement, je crois qu'on est partis pour un loooong voyage au pays de la puanteur, afin de comprendre un peu mieux ce qui pue, ou au contraire, s'embrouiller et se fourvoyer complètement, ce qui est quand même cool parfois aussi.

Allez, assez de blabla, laissons la place à des questionnements très intéressants...